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TEXTES

RUI ALBERTO 


Taprah invente des personnages, étranges et sympathiques à la fois, dont les silhouettes rappellent d'une certaine manière la stylisation des sculptures africaines (rigueur de la ligne, recherche d'un équilibre formel, intégration harmonieuse au support, expressivité de certains traits du visage, traduite par le jeu des formes et des lignes ).

Parfois ils apparaissent dans des espaces aux ombres très marquées, dessinées par un soleil ardent, ou se découpent sur des ciels aux couleurs chaudes, couleurs de pays de sable et de soleil. 

L'artiste utilise des supports variés ( de la toile, du bois, du carton ) et juxtapose parfois les volumes d'une façon ingénieuse, comme on associe des mots pour créer des images poétiques. 

                                                                                                    Texte écrit en 199O 



UN RÊVE DE CHRISTOPHE COLOMB  


PIERRE SOUCHAUD


Les images de Taprah descendent directement d'une "montagne magique", d'où l'on a une vue panoramique et détaillée du monde d'ici-bas. Des micro-incidents de parcours d'inspiration onirique ? ludique ? érotico-fantasmagorique ? On ne sait pas très bien. Le tout à la fois probablement. 

Une surréalité hybride où se croisent l'Afrique, l'Amérique latine, l'Inde et un rien, tout de même, d'occidental.

Un grand voyage circumterrestre à faire fantasmer Christophe Colomb. 

                                                                                                            ARTENSION - mars 2OO4



TAPRAH  


Le jour de ma naissance, le premier octobre mille neuf cent quarante cinq, un dimanche, à dix heures du soir, à Chamonix - Mont - Blanc, la terre trembla sous mon berceau et s'entrouvrit  - je me retrouvai au fond d'une crevasse, où, sous l'effet du choc, sans doute, je commençai aussitôt à graver mes premiers hiéroglyphes. 

Au bout de longues années passées dans les glaces, le dégel un jour m'entraîna dans une nouvelle glissade...vers la capitale. 


                                                                                                                                                           À suivre...



JEANINE  SMOLEC-RIVAIS



Depuis que l'homme est homme, les monstres ont occupé une place considérable dans son imaginaire … Dans cette lignée, le monde de Taprah est une profusion de créatures difformes et hybrides, étranges et mystérieuses ! Perchées au sommet de quelque montagne magique ; plongées dans les couleurs glauques et froides des profondeurs aquatiques ; voyageant sur quelque planète d'une rotondité absolue... Le regard fixe, vague, mélancolique, dubitatif… Et soudain, le visiteur imagine l'intense jubilation qu'éprouve la peintre, à échafauder chaque mise en scène : concevoir ses personnages, les façonner, préméditer le moment où elle va les insérer à jamais en ses lieux de prédilection !


Etranges, donc, ces individus : l’un tirant démesurément une langue rouge, semblant se régaler par avance de quelque proie ; l’autre, scaphandrier de fantaisie plongé sous une cloche enneigée, seules ses pattes palmées dépassant comme pour le propulser vers… nul ne sait où, car hormis l'évidence aquatique, aucune indication ne donne la moindre clef ! L’autre encore, sorte de raie monstrueuse à trompe éléphantesque tentant de se projeter par ses deux nageoires auriculaires… L’un, à lunettes d'aviateur, phallus à contre-jour en évidence,  yeux ronds comme des billes et nez en cornet, ailes éployées en un demi-cercle, réplique parfaite de la courbure de la terre sur laquelle il s'est posé ; l’autre, véhiculé par quelque céphalopode tritentaculaire, les bras écartés de part et d'autre de ses fesses rebondies, braquées comme un gros mot sous le nez du visiteur ; l'autre enfin, la crête en bataille, accroupi comme en attente de bondir, etc.


Pourtant, il est une constante dans ces oeuvres : malgré leur étrangeté, les créatures thériantropes nées des incursions de Taprah dans l’imaginaire et la fantasmagorie, affirment leur qualité d’hommes aussi bien que leur zoomorphisme. Et, conçus dans des non-mondes, dans des non-temps, ils sont également dépourvus de toute connotation sociale ou historique.


Alors, quelles peuvent être les motivations de l'artiste, lorsqu’elle s’entoure ainsi de ces êtres anomaux ? Eprouve-t-elle le besoin d’élaborer une mythologie toute personnelle ? Ses "monstres" la fascinent-ils par la tension entre les sentiments de proximité et l’altérité  fondamentale que fait naître leur aspect insolite ? Sont-ils des facettes cachées de sa personnalité ? S’agit-il, tout simplement, d’une curiosité nostalgique se mêlant à l'attirance morbide et au goût de l'étrange procurés par la contemplation de ces êtres que, tel un démiurge, elle conçoit de façon récurrente ? Est-ce enfin, esthétiquement, la volonté de parvenir à l’opposé de ce à quoi aspire la règle classique, en art ou dans la vie : une manière de provocation permanente, en somme ? Est-ce un peu tout cela à la fois ? L’artiste le sait-elle elle-même ? Se pose-t-elle toutes ces questions ? Qu’importe ! Ce qu’elle crée est beau et surprenant, mystifiant et irrationnel, original assurément !


                                                                                                                                                   2011